GSM, ondes électromagnétiques et santé

Les télécommunications mobiles sont devenues un mode d’échange très courant et connaissent une croissance très rapide. Personne ne conteste les précieux services que le Gsm peut rendre dans de nombreuses situations. Cependant, la technologie relative aux Gsm ainsi qu’à tout ce qui émet sans fil doit être utilisée avec précaution parce qu’elle met en œuvre des ondes électromagnétiques qui ne sont pas sans effets sur notre santé.

Qu’est-ce que le rayonnement électromagnétique ?

Un rayonnement électromagnétique est un phénomène physique par lequel l’énergie se déplace sous forme d’ondes électromagnétiques (perturbation des champs électrique et magnétique) : ce rayonnement ne se voit pas, mais est bien présent dans notre environnement. Une onde électromagnétique se caractérise par sa fréquence et sa puissance d’émission, la distance entre son émetteur et le récepteur, la quantité d’énergie qu’elle transmet, la concentration et l’orientation de son faisceau principal…

Les ondes électromagnétiques utilisées pour les télécommunications sont émises à différentes fréquences : 900 et 1800 MHz pour le GSM, 2200 MHz pour l’UMTS et 2,4 ou 3,5 GHz, voire 5 GHz pour le Wi-Fi / WiMax. A chaque fréquence correspond une longueur d’onde, celle-ci peut entrer en résonnance ou en interaction avec nos organes, nos cellules, nos ondes cérébrales… et modifier ainsi leur fonctionnement, voire notre matériel génétique.

Les études scientifiques les plus récentes

Jusqu’à aujourd’hui, les instances internationales émanant de l’industrie des télécommunications ont élaboré des recommandations qui ne prenaient en compte que les effets thermiques bien connus ( échauffement des tissus). Elles ont fixé des limites d’exposition de la population sur base des niveaux d’intensité qui produisent ces effets thermiques.

Cependant, d’autres effets des ondes (effets non thermiques à plus basse intensité) sur la santé des personnes qui vivent à proximité d’antennes de télécommunication mobile ou qui utilisent leur Gsm sans précaution sont observés dans nombreuses études scientifiques indépendantes. Les études les plus récentes et reconnues par les scientifiques sont :

REFLEX : cette étude, conduite de 2000 à 2004, par l ‘Union Européenne, la Suisse et la Finlande, a montré que les ondes électromagnétiques pouvaient induire des ruptures des brins d’ADN, modifiant le matériel génétique et augmentant ainsi le risque de cancer.

BIOINITIATIVE : ce rapport, disponible depuis 2007 et cosigné par une quinzaine d’experts internationaux prônant le principe de précaution, fait la synthèse d’environ 2000 études consacrées à l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé. Les conclusions relèvent notamment des risques de cancers (leucémie chez l’enfant ), des problèmes nerveux, des troubles du sommeil.

INTERPHONE  : cette étude épidémiologique dont les résultats définitifs ont été publiés en 2009, menée en parallèle dans différents pays européens, souligne le risque accru de neurinome acoustique et de gliome (atteinte à certaines cellules du système nerveux central) chez les utilisateurs intensifs du téléphone mobile.

Pour des informations plus détaillées, voir notamment les sites belges www.teslabel.be et www.001.be.cx qui sont régulièrement mis à jour. Le site fédéral belge www.infogsm.be donne également des informations sur la réglementation et les effets sur la santé.

Effet des ondes GSM sur les jeunes enfants.

Une attention particulière doit être donnée à l’utilisation du GSM par les enfants et les adolescents, pour deux raisons. Le cerveau des enfants, de petite taille, est plus exposé aux rayonnements. Ensuite, l’ exposition sera largement plus longue dans le temps que celle des adultes d’aujourd’hui. Parmi les nombreuses études scientifiques consacrées à ce sujet, citons une étude danoise (Divan, 2010) , qui a inclus près de 100.000 femmes enceintes entre 1996 et 2002 et qui montre un lien entre une exposition prénatale et des troubles du comportement chez l’enfant de 7 ans. L’intérêt de ces études est déterminé par le fait que de plus en plus de femmes enceintes utilisent le GSM et que l’utilisation par les enfants eux-mêmes est de plus en plus précoce. En bref, les médecins recommandent d’éviter toute utilisation du GSM avant l’âge de 12 ans.

Personnes électrosensibles

Un autre problème de santé publique qui commence à se poser est celui des personnes dites électrosensibles, cad. des personnes qui ressentent des symptômes particuliers (maux de tête, fatigue, stress, troubles du sommeil, problèmes cutanés…) en présence de champs électromagnétiques. Ces troubles, qui sont invalidant pour les personnes qui en sont affectées, ne sont pas officiellement reconnus , et très peu d’adaptations sont faites actuellement pour permettre aux électrosensibles de vivre dans un cadre de vie socio-professionnel normal.

Quelques conseils au quotidien pour préserver la santé

Des gestes simples et qui engagent la responsabilité de chacun peuvent parfois suffire pour réduire l’impact du rayonnement électromagnétique et pour protéger la santé. En voici quelques-uns :

En ce qui concerne le Gsm :

  • Limiter l’usage du Gsm aux communications indispensables et réduire la durée des communications. Préférer l’envoi d’un Sms chaque fois que c’est possible ou, mieux encore, utiliser le bon vieux téléphone à fil dans la mesure du possible.
  • Etre davantage vigilant par rapport aux enfants qui sont encore bien moins protégés du rayonnement que les adultes.
  • Ne pas tenir le Gsm près de la tête lors de l’établissement d’une communication (le niveau d’émission est à son maximum à ce moment) mais attendre que la communication soit établie. Le mieux est d’équiper le Gsm d’une oreillette pour diminuer l’impact au niveau du cerveau (attention il faut utiliser une oreillette à fil et pas une antenne sans fil Bluetooth qui ajoute encore des ondes !).
  • Se déplacer le moins possible une fois la communication établie (que ce soit à pied ou dans un véhicule) car le déplacement augmente la quantité de rayonnement émise par le Gsm (le Gsm cherche à établir le contact avec l’antenne suivante afin de maintenir la communication).
  • Eviter de porter le GSM en permanence à proximité d’organes vitaux (que ce soit dans la poche, à sa ceinture ou sur la table de nuit). En effet, un GSM allumé, même en dehors de toute communication, émet régulièrement pour se situer par rapport au réseau d’antennes.
  • Ne pas téléphoner dans un endroit clos (cage d’ascenseur, voiture, train…) ou dans un endroit mal desservi par les antennes (cave, parking) car cela entraîne une augmentation de la puissance émise par le Gsm.

En ce qui concerne d’autres appareils qui présentent un risque pour notre santé, celle de notre famille et celle des voisins :

  • A la maison ou au bureau, ne pas utiliser le téléphone DECT (le fixe sans fil) mais revenir au téléphone fixe avec fil. Le DECT a une puissance élevée et il émet 24h/24
  • Pour l’accès à Internet dans la maison, préférer une alternative filaire (prises CPL) à la technologie Wi-Fi. En cas de présence d’un réseau Wi-Fi à la maison ou au bureau, l’éteindre complètement lorsqu’il n’est pas utilisé et particulièrement la nuit.
  • Revenir au baby-phone émettant par fil et non par rayonnement. C’est d’autant plus vital que cet appareil se situe tout près du bébé qui est infiniment plus vulnérable que ne le sont les adultes.

En conclusion, les connaissances scientifiques actuelles sur l’effet des ondes électromagnétiques sur la santé , même partielles et en constante évolution, incitent à la plus grande prudence dans l’utilisation du Gsm et des technologies sans fil.